Le départ de d’Artagnan de Lupiac pour Paris est un des épisodes les moins connus de sa vie que, pourtant, le monde entier a en mémoire.
Difficile de ne pas l’imaginer, jeune et fougueux, mais peu argenté et montant un cheval robuste à l’aspect un peu rustique.
Il s’agit en fait des premières pages du roman d’Alexandre Dumas, qui a immortalisé ainsi le départ de son héros.
Compte tenu de sa condition, il semble que cela soit vraisemblable. Tout comme les lettres de recommandations qu’il devait avoir sur lui pour pouvoir être introduit auprès des nombreux Gascons qui gravitaient dans des postes importants à Paris…
qui « trustaient » même les plus hautes fonctions.
En réalité, à partir de son départ de Gascogne jusqu’à une mention de son nom dans la compagnie des Mousquetaires en 1633, on ne sait rien qui n’ait pu être consigné. Les historiens ont rapproché la fiction de Dumas et celle de Courtilz de Sandras, des témoignages d’autres Gascons de l’époque pour en conclure aux possibles similitudes.
Nous devons donc nous contenter de supposer que son épopée ait pu ressembler à ce que Dumas a définitivement scellé, soit donc ce jeune gascon, avec juste assez d’argent pour faire le voyage et couvrir ses premières dépenses à Paris et une ou plusieurs recommandations pour entrer dans la Compagnie des Gardes, si ce n’est celle des Mousquetaires.
Nous sommes encore plus démunis pour la suite car, si son nom apparaît dans la Compagnie des Mousquetaires en 1633, on ne le retrouve plus par la suite et on ne sait ni où il se trouvait, ni ce qu’il y faisait. La guerre probablement, comme en ont conclu tous les biographes.
Là encore, il s’agit de suppositions basées sur des rapprochements avec la réalité et sur le fait que, d’une manière ou d’une autre, il a du acquérir une expérience militaire suffisante et même un certain mérite, pour que, finalement, on le retrouve aux alentours de 1646 au service de Mazarin.
Ces premières années de formation de sa vie d’adulte restent encore un mystère.