Le château d’Ampelle est situé sur la commune de Pergain-Taillac. Il occupe le sommet d’une butte et sa silhouette massive s’aperçoit de la D41 reliant Condom à Astaffort.
Son style de construction est un exemple typique des « châteaux gascons » du XIIIe siècle, avec des restaurations allant de la fin du XIVe jusqu’au XVe siècle.
C’est une imposante bâtisse d’une hauteur uniforme de 12 mètres, construite sur un plan rectangulaire de 33,80 mètres de long et de 15 mètres de large. Le bâtiment est recouvert d’un toit à plusieurs pentes. L’appareil moyen est en calcaire du pays.
A l’extérieur, il existe un fossé sur la face Nord et sur une partie de la face Est. Il ne reste rien de l’enceinte si ce n’est « dans l’angle Nord-Est, une construction complètement ruinée dans laquelle on distingue, utilisée en réemploi, une pierre percée en vue d’un tir pour arquebuse. » René Caïrou
« L’angle Nord-Est possède une construction de 7,63 mètres de côté, dans l’alignement de la façade Nord, mais qui déborde de 3,50 mètres sur la façade Est. Cette construction pourrait bien représenter la base d’une ancienne tour qui aurait été dérasée au cours d’une restauration (…)
Lors de son édification au XIIIe siècle, le corps de bâtiment était moins volumineux ; il est à peu près certain qu’une construction de 5,50 mètres de largeur inférieure, est venue prolonger le bâtiment principal du côté Sud à la fin du XIVe siècle ou au début du XVe siècle.
On note en effet des différences dans l’architecture de cette aile. » René Caïrou
Les ajouts et modifications faites dans les siècles suivants ont d’ailleurs été supprimés par le propriétaire actuel, Alain de la Bourdonnaye qui a souhaité retrouver au mieux l’aspect originel du château d’Ampelle. Il l’explique dans une communication qu’il donna le 6 octobre 1982 à la société archéologique d’Agen et qui est reprise dans un texte intitulé Du haut d’un château gascon… je vous salue Monsieur Lauzun.
D’après Alain de La Bourdonnaye, le château était entièrement axé sur une fonction défensive, s’appuyant davantage sur l’épaisseur (jusqu’à 2 mètres) et la hauteur des murs, que sur des dispositifs sophistiqués. De même « l’absence d’escalier, de cuisine et d’éviers qui étaient peu répandus, même dans les bâtiments civils…
A Ampelle, un premier étage, bas de plafond, 2,50 mètres environ, percé seulement d’une porte d’entrée en plein cintre et de 10 archères, renforce l’impression générale d’une construction toute militaire.
Il n’existait à l’origine au 2eme étage, que deux cheminées placard, c’est-à-dire ne saillant pas du mur, et de faible profondeur. Elles sont constituées d’un arc surbaissé reposant sur de simples jambages bas.
De même les pièces donnant sur la salle centrale et ceci à tous les niveaux, peuvent servir de réduit. En effet, elles communiquent avec celle-ci par des formes se fermant de l’intérieur au moyen d’un solide système de barres ou de gros madriers dont l’effacement dans le mur a été prévu lors de la construction.
La situation du bâtiment est telle que le dérasement des tours de guet n’empêche pas la surveillance de la région et la communication avec ses proches voisins : Taillac d’un côté et Escalup de l’autre – mais également Saint-Mère ou Plieux ».
Comme le dit Roger Caïrou « De cet ensemble entièrement restauré par les propriétaires actuels, se dégage une agréable impression, car la restauration a été conduite avec goût et avec le souci du respect archéologique. Ils ont su éliminer toutes les constructions parasites qui l’avaient défiguré au cours des siècles et conserver dans leur architecture primitive toutes les portes, toutes les baies et toutes les défenses. Ils méritent les plus vives félicitations, pour avoir sauvé de la ruine et de l’oubli, ce beau monument du patrimoine gersois. Il n’y a qu’à rendre visite au château voisin d’Escalup, pour voir ce que serait devenu Ampelle, sans la foi, l’amour et la persévérance dont les propriétaires ont fait preuve. »